Les mensonges de la nuit : la traduction comme atelier de travail
Résumé
En partant de la publication de la traduction de l'uvre Le menzogne della notte de l'écrivain italien Gesualdo Buffalino et d'autres traductions littéraires récentes, le traducteur et auteur de l'article expose sa méthodologie de travail, son « atelier » de travail, et en fait l'objet de sa réflexion. Il est possible que le noyau fondamental du processus par lequel, partant du triangle « texte original - traducteur - feuille blanche », la feuille se remplit d'un texte cherchant à être l'équivalent de l'original dans la langue cible, c'est-à-dire que le noyau de décisions du traducteur, n'ait pas changé en substance ; mais il est indéniable que tout ce qui entoure cette prise de décisions a changé ces dernières années, tant par l'effet de l'abondance et de l'accessibilité de l'information, des documents et du matériel à consulter (Internet, dictionnaires, publications) que par l'effet des nouveaux outils qui ont émergé dans le domaine de la traduction (logiciels d'élaboration de corpus linguistiques généraux ou ad hoc, systèmes de recherche). En plus d'exposer les moyens techniques utilisés par le traducteur dans son travail, l'auteur souligne deux aspects de sa tâche, qui n'ont en réalité rien de nouveau : la recherche de modèles linguistiques dans la tradition littéraire en euskara comme sources d'inspiration pour la traduction ; et l'utilisation d'autres traductions de l'original en d'autres langues (il propose ainsi les traductions française, espagnole et italienne, en plus de la sienne, en euskara, de l'uvre Dom Casmurro de J. M. Machado de Assis), puisqu'elles constituent, pour ceux qui ont l'habitude de réaliser des analyses de texte aussi méticuleuses que doivent être celles du traducteur, un guide détaillé des difficultés qu'il va probablement rencontrer sur son chemin. L'auteur propose, de même, une série de macros facilitant ce travail dans le cas de l'utilisation d'un outil de traduction tel que Wordfast.