Senez 10 (1990)
- Date de publication: 1990
- ISSN: 84-7086-287-3
- D.L.: S.S. 223/91
- 140 pp.
Tous les articles de ce numéro ont été publiés en Basque.
Dans ce numéro également, nous poursuivons le travail entamé dans le double numéro précédent, avec des entretiens sur le thème de la traduction ; cette fois cependant nous proposons un entretien approfondi avec Pello Zabaleta, traducteur expérimenté, qui a reçu l'année dernière le Prix Euskadi de la Traduction attribué par le Gouvernement Basque. Comme nos lecteurs pourront le constater, les déclarations de Pello ne sont ni banales, ni timorées. Après avoir évoqué le prix, il fait un récapitulatif énergique des trois secteurs qui, actuellement, ont le plus recours à la traduction en langue basque : l'administration, les moyens de communication et la littérature, secteurs que Pello a d'ailleurs expérimentés au cours de sa vie de traducteur. Et non seulement ses idées sont intéressantes, mais elles devraient donner à réfléchir : le narcissisme et l'inhibition de l'euskara (traduit) de l'administration qui se sclérose sans parvenir à être un véritable outil de communication et sans aucune répercussion pédagogique ; le rapport servile et d'imitation vis-à-vis du castillan qui constitue la faille de l'euskara utilisé dans les médias ; la "double vision" du lecteur basque, qui au lieu de l'amener à lire de bonne grâce va le conduire à considérer la lecture comme une pénitence, et à chercher à prendre l'auteur ou le traducteur en faute ; le fait que sa génération est une génération perdue pour une lecture "normale" des traductions — nous devrions peut-être ajouter qu'il n'y a pas de génération qui ne soit pas perdue ou qui ne se perdra pas, tout au moins dans notre "petite" histoire — , et la nécessité de faire des efforts pour les générations à venir ; l'absence d'influence de la traduction dans le monde basque contrairement à beaucoup d'autres pays ; le besoin d'une instance critique et de correcteurs pour contrôler et certifier la qualité de la traduction actuelle, surtout littéraire, et l'absence totale de volonté pour aller dans ce sens...
En second lieu, nous devrons évoquer un événement de la plus haute importance pour l'Association de Traducteurs, Correcteurs et Interprètes Basques : sa reconnaissance en tant que membre de la Fédération Internationale des Traducteurs (FIT), et sa prise de responsabilité à la présidence de la Commission des Traducteurs en Langues de Petite et Moyenne Diffusion, lors de l'assemblée générale qui s'est déroulée à Belgrade en août dernier. Dans l'article écrit par Josu Zabaleta, on peut découvrir les différentes étapes qui ont permis d'en arriver là, ainsi qu'une chronique de l'assemblée et du congrès de Belgrade. Comme cela est souligné dans l'article, cet événement reflète la reconnaissance et l'écoute dont a bénéficié l'association EIZIE à l'extérieur de nos frontières, et le fait que nous commençons à être perçus différemment aussi à l'intérieur de nos frontières, dans le monde culturel et les institutions basques. Des projets aussi nombreux qu'intéressants peuvent découler de tout ceci, le premier d'entre eux étant la mise en place d'une session particulière sur la traduction dans le cadre des Universités d'été organisées durant l'été 1991 à Donostia par l'Université du Pays Basque, qui a fait venir des spécialistes du monde entier. La rencontre avec des associations de traducteurs d'autres pays ouvrira de nouvelles perspectives pour la traduction et les traducteurs basques. La voie est ouverte.
En outre, nous présentons une analyse de l'utilisation de l'euskara dans la publicité — au sens large du terme —, réalisée par Jesus Eguzkiza, dans laquelle il nous montre les conséquences désastreuses que peut entraîner le passage par le tamis d'une traduction mal interprétée de l'euskara utilisé dans la publicité. Même si ce domaine de la publicité est limité aux annonces des organismes publics, les réflexions que nous propose l'auteur dans cet article, qui sont aussi les conclusions d'un colloque sur la langue basque et la publicité, sont tout à fait intéressantes.
L'article de Sarka Grauová propose une réflexion approfondie sur l'influence et l'importance de la traduction littéraire et poétique dans la littérature des langues les moins répandues, fort à propos concernant la littérature basque.
L'article de J.C. Sager offre une réflexion sur les associations de traducteurs. Compte tenu du rôle qu'occupent les traducteurs et ces associations au sein de la société, il est proposé que des études soient réalisées sur ces dernières, sachant que pour les mener à bien il faudra avancer progressivement.
D'autre part dans ce même numéro, Anjel Lobera répond à la proposition faite par A. Sarriegi dans le précédent numéro.
Outre ces rubriques, ce numéro comporte les rubriques habituelles de la revue : brèves, commentaires, et informations.