La crainte de la traduction
Koldo Biguri

Traduction : Ekaitz Bergaretxe

La traduction est un phénomène que l'on retrouve dans tous les peuples et à toutes les époques. Il est antérieur au langage écrit, bien que les quelques témoignages d'antan dont nous ayons connaissance ne soient liés qu'à l'écrit. Evidemment, le Pays Basque ne fait pas partie des exceptions en la matière : si le premier livre publié en basque date de 1545, la première traduction est apparue 26 années plus tard avec la traduction du Nouveau Testament. D'ailleurs, pendant la période classique (du XVIème siècle à la fin du XIXème) de ce que nous avons baptisé avec suffisamment de pitié « Littérature Basque », presque la moitié des œuvres publiées étaient des traductions, et une autre bonne moitié n'était composée que d'adaptations diverses. La raison est évidente : la plupart des livres qui font notre littérature classique sont des livres religieux qui répondaient à un besoin d'alimentation de l'âme d'un peuple qui ne comprenait ni le castillan, ni le français ni le gascon.

Cependant, nous ne pouvons pas réduire les effets qu'a eu la traduction dans le monde basque à la seule traduction écrite. Cette dernière n'avait en effet qu'un poids relatif sur la langue, les coutumes et la pensée d'un peuple qui ne connaissait pas l'école. Le Pays Basque a été une région relativement hermétique, pour plusieurs raisons, dont sa géographie et sa langue qui n'a aucun lien de parenté avec les langues voisines. Cela ne veut pas dire pour autant que sa culture ait été fermée ; même pas à une époque lointaine. La culture basque a des composants propres et extérieurs, les nôtres et ceux que nous avons adoptés. Ainsi, comme les autres cultures du monde, elle est le résultat de rencontres et de métissages, elle l'a toujours été, bien que certains ne s'en soient aperçus, ou bien ne l'ont reconnu, que récemment. Dans notre vieille mythologie, cet ensemble de croyances si originales et uniques, nous avons Tartalo, notre cyclope très particulier, nous avons les « laminak » (bien qu'entre nous elles soient plus jolies -restons modestes- parce que ce sont des femmes aux pattes de canard et non d'ignobles dragons aux têtes de femmes. De plus, dans un de nos contes, une de ces « Lamina » tombe amoureuse d'un paysan. Il y a aussi Errolan, le géant (son nom viendrait de [1]), une version quelque peu modifiée du héros de la Chanson de Roland. Nous avons aussi nos gnomes et autres gentilles créatures qui auraient disparu à coup d'hysope. Cet autre peuple du Pays Basque, nous aurait appris, aux basques, à travailler le blé et d'autres bagatelles de la civilisation. Dans la littérature orale, nous ne manquons pas, non plus, d'indices des traditions orales d'autres peuples dont nous pouvons citer en guise d'exemple les balades de la fille ou de la méchante belle-mère enlevée par des capitaines, le conte de la fille aux habits de garçon, etc. Ces mythes et ces contes sont arrivés d'ailleurs jusqu'à cette contrée des Pyrénées, avant même que personne ne sache écrire. Or, nous devons voir dans cette transmission une modalité de traduction, si nous comprenons du moins la traduction comme un emprunt (dans le sens linguistique du terme) qui rapproche l'univers symbolique des peuples. Un emprunt qui consiste à recevoir ce qui nous vient d'ailleurs, le transformer à notre façon et le faire nôtre et ainsi enrichir progressivement notre petit monde. La traduction, c'est enrichir ce qui nous appartient avec ce qui nous vient d'ailleurs et non pas remplacer ce qui nous appartient par ce qui nous vient d'ailleurs.

Après ces préliminaires, il n'y a donc plus de doute que nous avons su, nous les Basques, tirer profit des rapports avec les autres peuples. Des rapports où, soient-ils pacifiques ou belliqueux, il y a échange d'éléments matériels et culturels et où la langue est ouverte à de nouveaux apports. Les langues d'Europe ont été en contact par delà les frontières instables des états, et c'est ce contact qui les a enrichies, qui les a rapprochées et l'euskara, heureusement, n'est pas restée en dehors de cela, grâce entre autres, à la traduction. Bien que peu nombreux soient ceux qui le reconnaissent clairement, notre langue a survécu, en grande partie, grâce à la traduction. Il est fort probable que sans le travail colossal effectué par les traducteurs des siècles passés (souvenons-nous que les basques étaient majoritairement agriculteurs et que l'euskara n'a jamais été enseignée à l'école avant ce siècle —pratiquement la fin du siècle—), l'euskara n'aurait pas pu, même si elle était arrivée jusqu'à notre génération, s'approprier les ressources lexicales, syntaxiques et cognitives de la civilisation moderne actuelle et donc n'avait pas pu être utile.

Malheureusement, les rapports que les Basques ont eu avec leur langue sont assez ambigus : aimant parfois, haïssant d'autres fois, sans parler de l'abandon et de la mise à l'écart par les institutions historiques basques. Le Pays Basque n'est pas une île, bien sûr, mais il en a eu l'apparence, en raison de sa langue. L'euskara n'a aucune ressemblance avec ses voisines (on la dit « langue-île »), elle est incompréhensible pour les gens qui parlent d'autres langues, et c'est la raison pour laquelle le bilinguisme passif n'a pas été possible ici. Ainsi, pour de nombreuses autres raisons que je ne vais pas citer, en lieu et place du bilinguisme nous avons adopté, dans les siècles passés, le remplacement de la langue que nous connaissons aujourd'hui encore, plus ou moins selon les endroits. Cette impossibilité de bilinguisme a eu des répercussions, chez nous mais aussi chez nos voisins.

Commençons par ce qui s'est produit chez nous.

Vous l'aurez compris, les basques ont eu depuis longtemps un complexe d'insularité qui, de plusieurs points de vue, nous a causé beaucoup de tort. Certains ont quitté cette île qui, étant plus pauvre que celle de Barataria, ne pouvait les contenir ; d'autres, passionnés par leur nombril, se contentaient de son imperméabilité et voulaient interdire l'entrée aux étrangers. Pour les premiers, le monde de l'euskara était trop petit, trop peu de chose, et ils l'ont quitté pour se lancer à la quête d'un hypothétique trésor. Pour ceux-là, l'euskara était un fardeau, un vieux vêtement dont il fallait se débarrasser (y a-t-il ailleurs qu'au Pays Basque, un intellectuel aussi sombre qu'Unamuno qui conseillait à son pays rien de moins que d'oublier sa langue ?). Pour les seconds, l'euskara était une langue immaculée, presque angélique héritée de la défaite divine de la tour de Babel et ne pouvait donc avoir rien d'ailleurs, elle était parfaite, aussi pure que le sang qui coule dans les veines des basques, et c'est pourquoi il fallait refuser l'entrée dans notre petit paradis aux mots des langues étrangères[2] (des demi-langues, d'après une étymologie quelque peu douteuse), car c'est par elles que nous arrivaient des idées étrangères dégénérant notre originalité. Bien que ces mots doivent être compris dans leur contexte, voici quelques mots de Larramendi (écrits au XVIIème : n'allez pas penser qu'il s'agit des paroles d'un homme politique nationaliste connu) :

« Le vascon a toujours été une langue adulte et parfaite, suggérée par Dieu lui-même parmi les langues, et une des soixante douze langues primitives et matrices. Entre le vascon et d'autres langues considérées comme cultes aujourd'hui nous trouvons la même différence qu'il y eut entre Adam et ses descendants. D'autres sont créées par l'esprit des hommes et donc susceptibles de comporter des âges, des erreurs et des inconséquences, des effets d'une origine reprochable. Le vascon ne fut créé que par l'esprit de Dieu qui, faisant preuve d'une grande perspicacité, l'inculqua aux premiers pères du vascon : une langue si belle, ingénieuse, philosophique, conséquente, courtoise, extrêmement douce et dotée de bien d'autres vertus tout aussi honorables[3]

Bien entendu, nous pouvons trouver des exemples semblables d'amour incommensurable pour sa patrie ou sa langue, et presque toujours utilisés dans le but de déprécier la langue et la culture de l'autre.

Ainsi, les uns comme les autres, les prétendants étrangers qui défendent l'abandon de l'euskara et ceux qui ont voulu ériger l'euskara en muraille contre tout ce qui était étranger, ont refusé la richesse qu'apporte le rapprochement des différences, ils ont refusé le métissage. Du fait des premiers, l'euskara s'est affaibli et a fini par disparaître; du fait des seconds par contre, la pureté s'est enracinée dans notre terre, dans le domaine de la langue et ailleurs, et avec elle la méfiance vis-à-vis du monde extérieur ; cette dernière vision réductrice des choses à eu long cours, et elle continue à nous secouer.

Voyons maintenant ce qui s'est produit en dehors de chez nous.

Là aussi nous trouvons de telles attitudes d'enracinement. Et, s'il en est une intéressante de rappeler, voici ce qu'avait écrit Juan de Mariana déjà au XVIIème siècle :

« Seuls les bizcayens (c'est-à-dire les basques) conservent encore aujourd'hui leur langage grossier et barbare, dépourvu de toute élégance et qui est très différent des autres[4]

Donc, ce qui est différent est moche, ridicule (souvenez-vous du personnage « vizcayno » de la littérature d'Espagne), par conséquent réductible et, enfin, à mettre de côté. Ceux-ci aussi ont refusé la cohabitation entre les différences et ne laissent d'autre voie que les luttes linguistiques. Cependant, dans cette lutte bicéphale les forces ne sont pas équilibrées, et donc la seule solution c'est l'assimilation, dans un seul sens, évidemment : le plus fort avale le plus faible, écrasant ainsi les différences. Et nous savons fort bien les conséquences dramatiques de cela ; une tendance qui n'a pas sévi qu'ici, ne nous trompons pas.

Mais, ne vous inquiétez pas, je ne suis pas là pour parler de luttes linguistiques. C'est pour illustrer la réalité et l'ambiance houleuse dans laquelle est née et s'est developpée la traduction dans le monde de l'euskara, que j'ai voulu situer le sujet, car il me semble que le contexte historique que je viens de décrire n'est pas pour rien dans l'accueil plutôt mauvais qu'a connu cette activité.

Ainsi, jusqu'à ce matin, la traduction basque était une activité de mauvaise réputation, elle a été considérée, dans les meilleurs des cas, comme seconde ou troisième activité dans la création en basque, et au pire comme préjudiciable pour l'euskara, pour de nombreuses raisons, dont deux principales :

  • Parce qu'elle pollue l'originalité de la langue (notre soucis principal) et met donc, l'euskara en danger.
  • Parce qu'elle trahit la faiblesse de notre langue : pour sauver l'euskara (notre second souci), il faut des créations originales ; c'est-à-dire que, selon une opinion qui perdure, la santé de la langue se mesure en fonction de la suprématie quantitative de sa création.

De ce point de vue, la traduction est acceptable tant qu'elle n'est pas polluée, qu'elle n'a pas de saveur étrangère, et ce n'est qu'au traducteur qui remplit ces conditions que l'on accorde le passeport pour les lettres basques. Orixe fut l'exemple même de ce type de traducteurs ; mais les louanges dont ont fait l'objet sa connaissance profonde de l'euskara, la richesse de sa langue ont toujours été jugés d'après cette non influence étrangère. D'ailleurs, même si cela peut paraître paradoxal, pendant une grande partie de ce siècle, l'euskara s'est vu reconnaître un seul type de traduction ; la traduction des grands classiques de ce monde tels que Platon, Shakespeare, Cervantes, Homère, etc. Cependant il n'ont qu'une place très réduite, lorsqu'ils en ont une, dans les manuels de littérature basque. Et ceux qui traduisaient ces grandes œuvres devaient le faire très sagement, en adoptant l'attitude endogame des puritains. Certes, ces traductions n'avaient pas d'objectif communicatif ou littéraire important, du fait qu'il ne devait y avoir que quatre savants capables de les lire.

Certains diront que la donne a changé ces dernières années dans la création de livres en basque, qu'on voit de plus en plus de traductions dans les librairies, mais cette attitude endogame persiste encore chez plusieurs personnes. Ainsi, le Secrétaire Général de la Politique Linguistique du Gouvernement Basque disait que l'euskara ne devait pas être esclave de la traduction. J'ai moi-même entendu une dame dire dans une librairie de Donostia (Saint Sébastien) qu'elle voulait un livre d'Atxaga en euskara ; elle demandait si c'était une traduction, et si c'était ainsi, elle n'en voulait pas. De plus, semble-t-il, les traductions en euskara se vendent peu, et de nombreux éditeurs ne veulent les éditer qu'avec l'aide des institutions. Et voilà ; le puritanisme d'antan est resté dans les griffes du passé, heureusement, mais la traduction continue à éveiller les soupçons. Mais que se passe-t-il donc ? A mon avis, c'est clair : la plus grande part du marché de la production de livres étant l'enseignement, les traductions ont du mal a pénétrer les écoles basques, les collèges et les centres d'enseignement pour adultes : pour apprendre un euskara originel les enseignants préfèrent les créations, quel que soit leur qualité. De plus, c'est vox populi que les traductions en euskara sont difficiles, qu'elles demandent un effort important au lecteur, parce qu'elles nous sortent de notre euskara réduit et des étroites limites de notre langue quotidienne. Beaucoup disent que la littérature basque doit être facile, qu'elle doit servir à apprendre et à enseigner l'euskara ; que faisons-nous alors du plaisir de lire ? Que faisons-nous de cette occasion de connaître ces autres mondes littéraires par notre langue ?

Bien sûr, avant tout, pour qu'elle soit acceptée, la traduction doit être bonne (je parle de toutes les traductions, mais surtout des traductions littéraires), et pour cela il faut de bons traducteurs, qui manient la langue avec autant d'agilité que les auteurs, mais on n'arrivera pas à cela sans mettre un minimum d'infrastructures : une politique d'édition digne, des conditions de traduction dignes, des moyens adaptés pour la formation des traducteurs, et, ce qui est encore plus dur, la normalisation de l'euskara. Or, qui peut être bon traducteur, si l'Académie de la Langue Basque elle-même n'a pas encore tranché s'il faut accepter ou pas le mot «bolígrafo[5]» ? Et comme le dit Anjel Lertxundi, un auteur basque peut ne pas utiliser les procédures linguistiques qui lui posent des problèmes, il peut recourir à la paraphrase pour couvrir son ignorance ou son incapacité ; et s'il le fait bien il sera un bon écrivain. En revanche, le traducteur ne peut pas le faire, et même s'il cache son ignorance on le prendra, vite fait, pour un mauvais traducteur.

Vous qui venez d'ailleurs que du Pays Basque, vous voudrez bien m'excuser s'il vous semble que mon discours est trop lié aux problèmes que nous connaissons ici. Si je l'ai fait, c'est parce qu'il me semble que notre expérience n'est pas un bien qui nous est propre et que nous pouvons en tirer quelque leçon. J'ai voulu, avec ces mots, donner un rapide aperçu de la terre inhospitalière qu'ont rencontré les premières semences de la traduction, et sans doute me suis-je adressé essentiellement aux gens de chez moi car il me semble, en effet, que cette attitude négative envers la traduction est dangereuse pour la survie de l'euskara, plus encore quand nous savons qu'un de nos défauts a été notre attitude défensive face à tout ce qui était étranger. Nous devrons mener une lutte littéraire, afin de promouvoir la compréhension dans nos Pays, et pour généraliser l'acceptation de l'étranger ; mais pour cela, les écrivains basques devront commencer par faire le ménage chez eux : la littérature basque peut-elle continuer à vivre sans la traduction ? Les écrivains basques peuvent-ils continuer à ignorer la littérature étrangère en euskara (ou même en euskara) ? Les lecteurs basques peuvent-ils continuer à lire la littérature étrangère en castillan, ou en français pour les habitants du Pays Basque Nord ?

Je viens de toucher du doigt une autre attitude critiquable qui sévit un peu partout, et je vais en profiter pour la condamner. On ne peut pas infliger à la traduction littéraire un traitement pire que ce qu'elle mérite, et encore moins, me semble-t-il, venant de vous, les écrivains. Je souhaite, afin que la traduction ne soit pas le parent pauvre de la Littérature, afin que le traducteur ne soit pas pris pour l'ombre invisible de l'auteur (car notre nom est vraiment très petit au milieu de ceux du préfacier, de l'éditeur, de l'illustrateur ou de l'imprimeur, des mentions réglementaires comme ISBN) ; et combien de fois n'entendons-nous pas dire que nous sommes des écrivains frustrés ! Et bien, non ; malgré cela, nous voulons revendiquer la grandeur de notre travail.

Ainsi, et en revenant à un des sujets majeurs de cette réunion, je voudrais dire que si la littérature est un des outils du métissage culturel, la traduction en est, me semble-t-il, l'outil le plus prompt. En paraphrasant Kundera, je dirais que c'est la traduction qui a fait l'Europe et sa littérature, et c'est la traduction qui devra faire nos Pays, le Pays Basque, la Catalogne, et la Galice, et aussi nos littératures. Il devrait en être de même pour l'Espagne et la littérature espagnole, car avec la traduction, je vous ai parlé de métissage ; mais, prenons garde, cela suppose un voyage en aller-retour, prendre et donner, comme nous disons en euskara. Nous ne pouvons pas continuer à tourner le dos au reste du monde, mais le monde ne doit pas nous écarter : tant que nous aurons de quoi lui offrir, nous pourrons nous exporter, nous nous ferons connaître, nous pourrons montrer le meilleur de notre identité, et s'ils nous connaissent, ils nous accepteront plus facilement tels que nous sommes. Le métissage, ce ne sera pas, encore une fois, le grand poisson qui mangera le petit.

Mes derniers mots sont pour vous ; vous qui à travers l'écriture embellissez notre vie avec tant de merveilleuses histoires, vous auteurs littéraires qui nous donnez des motifs d'être fier de la grandeur de notre travail. Laissez moi vous dire que nous, les traducteurs littéraires, nous avons besoin de vous pour continuer à travailler, mais n'oubliez pas que sans les traducteurs la littérature serait bien pauvre aujourd'hui, que les travaux des écrivains auraient une importance, un effet et une portée moins grande, et que les peuples du monde seraient encore moins connus. Sans littérature il ne peut y avoir de traduction littéraire, mais sans cette dernière la première se trouverait vite en situation d'asphyxie.


Notes

(*) Cet article fut lu par son auteur lors de l'édition de 1995 de Galeuzca et publié dans Senez, 16, 1996.

1. NdT: Géant se dit « erraldoi » en basque, d'où la similitude avec Erroldan.

2. NdT: Les langues autres que l'euskara se disent « Erdara » en euskara. « Erdi » voulant dire demi et « era » un suffixe désignant la langue.

3. NdT: Passage en castillan ancien dans le texte d'origine.

4. NdT: Passage en castillan ancien dans le texte d'origine.

5. NdT : « bolígrafo » en espagnol est un stylo.