Quelques considérations sur la rénovation des études de traduction et d'interprétation


Resumé

Traduction :Hélène Hargous Cerezo

Au sujet du rapport technique sur la rénovation des études de traduction et d'interprétation élaboré par le groupe 13 et adressé au Conseil des Universités, nous dirons que, globalement, le profil du traducteur et interprète qui y est présenté nous semble correct, ainsi que tout ce qui concerne la durée des études, les conditions d'obtention du diplôme, l'examen d'entrée, le travail de recherche de fin d'études etc...

Notre désaccord porte sur la définition de la langue maternelle ou langue A ,car dans le rapport seul l'espagnol figure dans cette catégorie, alors que devraient être considérées langue A toutes les langues officielles de l'Etat espagnol. En effet, pour définir la fonction du traducteur et sa préparation, il faudrait envisager d'un côté les relations internationales de l'Etat, et d'un autre côté sa réalité multilingue. Ces deux fonctions différentes, surtout celle qui naît des besoins spécifiques des Communautés Autonomes possédant leur propre langue, n'apparaissent pas dans le projet.

En ce qui concerne le Pays Basque, afin de répondre aux besoins liés au Statut d'Autonomie, il y a environ quatre-vingts traducteurs qui travaillent dans l' Administration et qui ne possèdent pas de diplômes spécifiques de traduction. Pour ce qui nous concerne, afin de tenter d'élaborer le profil du traducteur et sa préparation, il nous semble opportun de prendre en compte la situation sociolinguistique de l'euskara, à savoir, le processus de normalisation de l'usage de la langue, ainsi que celui de l'unification et de la modernisation de l'euskara.

C'est pourquoi, le traducteur de langue basque, qui se trouve face à une langue en situation très délicate, doit être encore mieux préparé que d'autres. Il faut également souligner qu'à la fonction communicative de la traduction qui lui est propre, s'ajoute une fonction pédagogique qui s'explique par la situation particulière de notre langue.

Sur la question du statut scolaire ou universitaire du traducteur dans l'Administration basque, il faut savoir que le Gouvernement Basque, pour faire face aux besoins nouveaux, a créé une Ecole Administrative de Traduction dans le cadre de l'IVAP( Institut Basque de l'Administration Publique.)Par sa structure et son fonctionnement, cette Ecole a toujours mis en avant sa vocation universitaire et l'un de ses objectifs est effectivement le passage à l'Université.

Il existe une autre Ecole, de caractère privé, créée par Euskaltzaindia et qui est menacée de disparaître aujourd'hui par manque de structure adéquate.

Le moment nous semble donc opportun pour demander au Gouvernement de l'Etat, par le biais du Conseil des Universités, de revoir tout ce qui concerne la préparation des traducteurs et l'obtention du diplôme, ce travail est rendu nécessaire pour tenir compte de la réalité sociale et linguistique.

Notre proposition est la suivante: création d'un diplôme double, ou de deux diplômes, totalement homogènes et homologués qui répondent aux différents besoins signalés plus haut- ceux qui découlent des relations dans un cadre international et ceux que le contexte spécifique à l'intérieur des Communautés bilingues impose- et pour les raisons sociolinguistiques dont nous avons déjà parlé; leur organisation permettrait à l'étudiant de choisir dès le départ le diplôme qui l'intéresserait le plus. Dans cette proposition, la langue A serait celle de la Communauté Autonome, et la langue B l'espagnol. Nous proposons aussi de créer une cinquième année qui servirait de passerelle entre les deux.