Traduire sans trahir: Théorie de la traduction appliquée à des textes bibliques
Resumé
Ce livre de grande qualité écrit par J.C. Margot est ,selon Georges Mounin, remarquable tant du point de vue linguistique que pédagogique. En prenant appui sur les problèmes posés par la traduction de textes bibliques, il constitue un modèle pour l'analyse des difficultés auxquelles la traduction devra faire face dans l'espace et dans le temps.
Le livre considère que la question de savoir si la traduction est possible est dépassée; c'est pourquoi il envisage de répondre à celle du comment il faut traduire.
La Bible a été traduite en 1800 langues. Il y a aujourd'hui des milliers de traducteurs qui travaillent sur le texte pour en donner une traduction vers de nouvelles langues ou pour revenir sur des traductions qui existent déjà: il y a sans cesse quelque chose à étudier ou à revoir, ceci pour diverses raisons, l'une d'elles étant que notre savoir linguistique et culturel est en constante évolution. Au XXe siècle en effet, les traductions ont pris un essor considérable et les théoriciens commencent à avoir recours à de nouveaux éléments pour la théorie et la critique de la traduction. On sait aujourd'hui que pour traduire un texte, il ne suffit pas d'en comprendre la langue il faut aussi connaître son contexte culturel, historique, géographique, intellectuel etc; cela est d'autant plus important quand il s'agit de textes sacrés. Le traducteur devra donc travailler en équipe, rechercher l'aide d'autres disciplines, principalement celle de la linguistique théorique et appliquée.
Au sujet du rapport entre linguistique et traduction, l'auteur signale qu'il n'y a aucune équivalence littérale entre deux langues; on ne peut traduire des mots isolés, c'est le contexte qui fait sens. Partant de là, le traducteur devra s'efforcer de traduire le message en entier, pas seulement le contenu lexical des expressions, mais tout leur sens. Plusieurs disciplines pourront ainsi venir en aide au traducteur.
La théorie de la communication qui souligne l'importance de la redondance, non comme une répétition vide mais comme un moyen de faciliter et de garantir la compréhension du message.
La psycholinguistique qui permet de comprendre les connotations, qui définissent des styles différents, tels que les divers genres qui apparaissent dans la Bible.
Enfin, l'auteur parle des paraphrases auxquelles il accorde une particulière importance. Il distingue deux types de paraphrases: la légitime et la non légitime. La première renvoie aux différentes possibilités qui existent dans une langue pour exprimer la même idée; la seconde est un développement explicatif du texte, long et obscur.
Les traducteurs de la Bible, dans leur ensemble, n'acceptent pas les paraphrases. Dans la Bible, où le risque d'y avoir recours est permanent, on peut les éviter grâce à ce qu'on a appelé l'équivalence dynamique.
Le livre contient une seconde partie consacrée à l'application de la théorie: il s'agit d'analyse de cas concrets, qui s'appuient sur la traduction de la Bible en anglais, en français et en allemand. Mais nous nous sommes arrêtés ici à la première partie.