La politique de traduction dans les plans de normalisation de la langue basque utilisée dans l'administration basque
Résumé
La politique de traduction est l'une des clés de la normalisation de l'usage de la langue basque dans l'Administration Basque. Malheureusement, la politique réelle ne coïncide pas avec celle qui affichée dans les plans qui, bien souvent, ne franchit pas le cap de la déclaration d'intentions. Une preuve claire de l'absence de volonté d'appliquer une politique sérieuse de normalisation est la tendance très répandue des organismes administratifs à confondre les domaines propres à l'usage de la langue basque avec ceux de la traduction, soit en mélangeant le poste de technicien de normalisation avec les fonctions de traducteur, soit en remplaçant l'usage de la langue basque des employés par le travail du traducteur.
L'autre voie par laquelle la traduction se transforme en obstacle et non en instrument susceptible de dynamiser la normalisation de la langue basque provient d'un diagnostic erroné de la situation de la langue et de la sous-évaluation de son contexte social, ce qui conduit à une vision exclusivement négative de la diglossie et par conséquent à des stratégies inadaptées. Il est non seulement inutile, mais également préjudiciable, de s'entêter à produire des textes dans des domaines où la langue n'a pas de présence fonctionnelle. Dans la situation diglossique de la langue basque, la politique de traduction doit proposer cet instrument essentiellement comme soutien d'une production textuelle faible et hésitante, et limiter considérablement les aventures au-delà des domaines dans lesquels la communauté basque compte un certain tissu social, parce que la normalisation du corpus ne peut précéder l'extension fonctionnelle de la langue.
Il est certain que le processus de normalisation de la langue basque dans les administrations publiques est limité, sur leurs territoires respectifs, par une condition préalable : l'existence d'un seuil ou d'une densité suffisante d'usage social de la langue basque dans les réseaux sociaux sur lesquels repose l'activité administrative. La raison en paraît évidente : étant donné que les structures administratives se situent sur les réticules supérieurs du tissu social, leur support est constitué dans une large mesure par le croisement des activités multiples et variées qui le constituent.