Jesus Krist Gure Jaunaren Testamentu Berria

2007 Septembre 27
Jesus Krist Gure Jaunaren Testamentu Berria

La Fundacion Caja Navarra vient de publier une édition en fac-similé de l’ouvrage intitulé Jesus Krist Gure Jaunaren Testamentu Berria, Traduction du Nouveau Testament réalisée par Joannes Leizarraga en 1571.

L’original sur lequel s’appuie cette publication est l’exemplaire que l’entreprise financière Caja Navarra acquit en 1995, lors des enchères organisées par la prestigieuse maison Christie's de Londres, pour la somme de 200 000 euros. Il s’agit d’un des rares exemplaires que l’on conserve de l’édition princeps faite à la demande de la reine de Navarre Joana d' Albret.

Cette nouvelle édition est accompagnée d’un livre contenant des textes en français, euskara et espagnol, sur la vie et l’œuvre de Joannes Leizarraga, écrit par les académiciens Xabier Kintana, Henrike Knörr et Txomin Peillen.

Une édition commerciale de cet ouvrage sera prochainement disponible dans les librairies, avec un tirage initial d’un millier d’exemplaires.

Joannes Leizarraga naquit en 1525 à Briscous (Labourd) et il mourut en 1601 à La Bastide-Clairence. En 1560, il se convertit au protestantisme (de même que la reine de Navarre, Joana d’Albret) et se mit sous les ordres du Synode de Pau qui, dans le but de promouvoir la diffusion de la Réforme au sein de la population, le chargea de traduire la Bible en langue basque. Cette première édition comportait trois livres :

  • Jesus Krist Gure Jaunaren Testamentu Berria, le Nouveau Testament
  • Kalendrera, calendrier des festivités religieuses
  • ABC edo Kristinoen instrukzionea, leçons rudimentaires pour l’apprentissage de la lecture et de la doctrine.

Ces trois ouvrages furent publiés en 1571 à La Rochelle (France), bastion des huguenots. Avec la Bible, il publia également des écrits sur la vie quotidienne du chrétien. Les critiques soulignent chez cet auteur ses dons de traducteur, compte tenu du fait que la langue dans laquelle il écrivit ne devait pas s’appuyer sur une grande tradition écrite, du moins en prose.

Il s’imposa d’être le plus fidèle possible au texte original. Le fait de devoir traduire des propositions subordonnées le poussa à imiter la syntaxe des langues romanes. Les chercheurs apprécient chez lui les normes orthographiques qu’il applique presque sans exception tout au long de son œuvre et nombreux sont les exemples qui montrent la méthode de traduction systématique et méticuleuse qu’il utilisa. Cela nous fait penser que Leizarraga, secondé par une équipe de collaborateurs, créa, pratiquement de rien, une version standardisée de la langue, pour pouvoir ainsi traduire les textes religieux selon les exigences des idées réformistes.