Jose Saramago, ami des traducteurs

2010 Juin 28
Jose Saramago, ami des traducteurs

L'écrivain portugais, José de Sousa Saramago, vient de s’éteindre dans sa maison de Lanzarote (Îles Canaries), à l’âge de 87 ans. L’un des plus importants écrivains européens, lauréat du Prix Nobel de Littérature en1998.

Jose Saramago nous lègue une œuvre importante : poésies, romans, récits, théâtre et essais. En plus d’avoir été un auteur fécond, il a su prendre, sa vie durant, de fermes engagements sociaux et politiques. Il dénonça, entre autres, la politique menée par Israël au Moyen Orient et défendit ouvertement la cause palestinienne. Il critiqua également maints comportements de l’Église Catholique, en particulier les prises de position dans le domaine social de l’actuel pape Joseph Ratzinger. Saramago, fut la cible de nombre d’attaques de la part de l’Église Catholique depuis la publication en 1991 de son ouvrage O Evangelho Segundo Jesus Cristo.

Les restes de Saramago seront incinérés au cimetière de Alto de São João, après avoir reçu l’hommage de ses compatriotes à l’hôtel de ville de Lisbonne.

Seul un roman de Saramago a été traduit et publié en basque :Lisboako setioaren historia (Histoire du siège de Lisbonne), traduit par Jon Alonso et publié en 1999, dans notre collection Literatura Unibertsala. Cette traduction fut présentée par Jon Alonso et Saramago lui-même, à Bilbao, à la Bibliothèque Bidebarrieta, le 7 octobre 1999.

C’est ainsi que Jon Alonso résuma l’œuvre créatrice de Saramago, dans la préface qu’il écrivit lors de la publication du roman Lisboako setioaren historia (Histoire du siège de Lisbonne) :

« Tous les romans de Saramago contiennent les principaux thèmes qui lui tiennent à cœur, mais chacun d’eux est construit autour d’un de ces thèmes en particulier. Ainsi, le thème de Manual de Pintura e Caligrafía (Manuel de peinture et de calligraphie) (1977)serait l’engagement du poète, de l’écrivain et de l’artiste – son propre art et la société dans laquelle il vit – ; par ailleurs, le roman O Ano da Morte de Ricardo Reis (L'année de la mort de Ricardo Reis) (1984), traduit son intérêt pour la tradition littéraire, sans toutefois laisser de côté le thème précédent ; le livre intitulé O Evangelho segundo Jesus Cristo (L'Évangile selon Jésus-Christ) (1991) sert de prétexte à Saramago pour parler de ses inquiétudes religieuses et surtout pour dénoncer l'utilisation aliénatrice de la religion ; d'autre part, Ensaio sobre a Cegueira (L'aveuglement) (1995) est une analyse profonde de l’âme humaine ; alors que son dernier ouvrage Todos os Nomes (Tous les noms) (1997), traite de notre nature éphémère.»

Saramago montra une sensibilité toute spéciale à l’égard des traducteurs et de leur travail. Parmi les nombreuses phrases qu’il a dites et écrites sur les traducteurs et sur la traduction nous retiendrons celle qu’il énonça dans son discours prononcé lors de la IVe Assemblée Latino-américaine sur la Traduction et l'Interprétation, en mai 2003, à Buenos Aires-en (Argentine) : « Les traducteurs font de l’archipel incommunicable des langues un lieu d’accueil ».