La Mairie dHendaye, et treize autre municipalités dIparralde, sengagent à utiliser la langue basque dans toutes les activités municipales.
Suite aux études sociolinguistiques menées dans les trois territoires dIparralde par le centre détudes Siadeco en 1996, 25 % de la population seulement parle leuskara et ces locuteurs sont pour la plupart des personnes âgées. Dans lattente des résultats de la dernière enquête menée en 2002, Euskal Kultur Erakundea (Institut Culturel Basque) et Euskal Konfederazioa (Confédération des Associations Culturelles Basques), organismes dont le but est de promouvoir la normalisation de la langue basque, mènent des actions en vue, dune part, dencourager la transmission de la langue au sein de la famille, en net recul ces dernières années, et dautre part, dintroduire lusage de leuskara dans la vie publique.
Pour ce faire, Euskal Konfederazioa, en collaboration avec Euskal Kultur Erakundea, présidés respectivement par Marie Jeanne Mercapide et Erramun Bachoc, a organisé une campagne consistant à passer des accords avec les municipalités dIparralde, accords selon lesquels ces dernières sengageraient à utiliser leuskara dans la vie municipale, tant au niveau oral (accueil, débats municipaux, etc.), quau niveau écrit (traduction de documents, signalétique, toponymie, etc.).
Dans le cadre de cette campagne, plus de 50 maires ont participé à la Journée des Municipalités pour lEuskara qui a eu lieu à Ezpeleta. Cette initiative dont le résultat a été très satisfaisant, a eu lieu après la récente signature par la Municipalité dHendaia dune Convention avec EK et EKE pour promouvoir lusage de la langue nationale dans toutes les activités municipales.
Par cette Convention, signée par Kotte Ezenarro, maire dHendaia, Marie Jeanne Mercapide, présidente dEK et Pantxoa Etxegoin, directeur dEKE, la municipalité hendayaise sengage, entre autre, à publier les actes et les comptes rendus du Conseil Municipal dans les deux langues, utiliser leuskara dans la diffusion de limage de la ville, faciliter lapprentissage du basque aux employés municipaux et traduire en cette langue les panneaux de signalisation et la toponymie de la ville.
Treize autres municipalités ont déjà manifesté leur appui à cette campagne: Arrosa, Ainhoa, Azkaine, Azkarate, Aldude, Ezpeleta, Heleta, Ibarla, Irisarri, Senpere, Eiheralarre, Jutsi et Izura. Et on attend dici peu ladhésion de quatre autres municipalités, dont trois de Zuberoa. Il reste maintenant à établir le diagnostic des besoins pour chacune delles afin de définir les engagements concrets quelles seront en mesure dadopter.
Selon Marie Jeanne Mercapide, il sagit de donner à leuskara un espace digne dans la vie publique de la localité. Le but est de lui réserver un espace équilibré par rapport aux langues majoritaires.
Dautre part, le maire dHendaia pense que dans le Consortium actuel et dans lEurocité du futur, la pratique de leuskara sera très importante en vue doffrir un service public de qualité. Dans ce sens, faisant référence à létude réalisée en 1999 par Siadeco, il a souligné que 19 % des habitants dHendaia maîtrise leuskara et que 380 des 620 écoliers de la municipalité poursuivent leurs études en cette langue. Cette même étude fournit de données intéressantes quant à lâge des locuteurs: 22 % dentre eux ont plus de 60 ans, tandis que 30 % ont moins de 16 ans.