La Mairie d’Hendaye, et treize autre municipalités d’Iparralde, s’engagent à utiliser la langue basque dans toutes les activités municipales.

2003 Juin 17

Suite aux études sociolinguistiques menées dans les trois territoires d’Iparralde par le centre d’études Siadeco en 1996, 25 % de la population seulement parle l’euskara et ces locuteurs sont pour la plupart des personnes âgées. Dans l’attente des résultats de la dernière enquête menée en 2002, Euskal Kultur Erakundea (Institut Culturel Basque) et Euskal Konfederazioa (Confédération des Associations Culturelles Basques), organismes dont le but est de promouvoir la normalisation de la langue basque, mènent des actions en vue, d’une part, d’encourager la transmission de la langue au sein de la famille, en net recul ces dernières années, et d’autre part, d’introduire l’usage de l’euskara dans la vie publique.

Pour ce faire, Euskal Konfederazioa, en collaboration avec Euskal Kultur Erakundea, présidés respectivement par Marie Jeanne Mercapide et Erramun Bachoc, a organisé une campagne consistant à passer des accords avec les municipalités d’Iparralde, accords selon lesquels ces dernières s’engageraient à utiliser l’euskara dans la vie municipale, tant au niveau oral (accueil, débats municipaux, etc.), qu’au niveau écrit (traduction de documents, signalétique, toponymie, etc.).

Dans le cadre de cette campagne, plus de 50 maires ont participé à la Journée des Municipalités pour l’Euskara qui a eu lieu à Ezpeleta. Cette initiative dont le résultat a été très satisfaisant, a eu lieu après la récente signature par la Municipalité d’Hendaia d’une Convention avec EK et EKE pour promouvoir l’usage de la langue nationale dans toutes les activités municipales.

Par cette Convention, signée par Kotte Ezenarro, maire d’Hendaia, Marie Jeanne Mercapide, présidente d’EK et Pantxoa Etxegoin, directeur d’EKE, la municipalité hendayaise s’engage, entre autre, à publier les actes et les comptes rendus du Conseil Municipal dans les deux langues, utiliser l’euskara dans la diffusion de l’image de la ville, faciliter l’apprentissage du basque aux employés municipaux et traduire en cette langue les panneaux de signalisation et la toponymie de la ville.

Treize autres municipalités ont déjà manifesté leur appui à cette campagne: Arrosa, Ainhoa, Azkaine, Azkarate, Aldude, Ezpeleta, Heleta, Ibarla, Irisarri, Senpere, Eiheralarre, Jutsi et Izura. Et on attend d’ici peu l’adhésion de quatre autres municipalités, dont trois de Zuberoa. Il reste maintenant à établir le diagnostic des besoins pour chacune d’elles afin de définir les engagements concrets qu’elles seront en mesure d’adopter.

Selon Marie Jeanne Mercapide, “ il s’agit de donner à l’euskara un espace digne dans la vie publique de la localité. Le but est de lui réserver un espace équilibré par rapport aux langues majoritaires”.

D’autre part, le maire d’Hendaia pense que “dans le Consortium actuel et dans l’Eurocité du futur, la pratique de l’euskara sera très importante en vue d’offrir un service public de qualité”. Dans ce sens, faisant référence à l’étude réalisée en 1999 par Siadeco, il a souligné que 19 % des habitants d’Hendaia maîtrise l’euskara et que 380 des 620 écoliers de la municipalité poursuivent leurs études en cette langue. Cette même étude fournit de données intéressantes quant à l’âge des locuteurs: 22 % d’entre eux ont plus de 60 ans, tandis que 30 % ont moins de 16 ans.