Karlos Zabala et Octavio Paz, réunis lors de la distribution des prix Euskadi

2005 Décembre 22
Karlos Zabala et Octavio Paz, réunis lors de la distribution des prix Euskadi

Le 29 novembre dernier a eu lieu à Gasteiz la distribution des prix Euskadi, sous la présidence de Miren Azkarate, conseillère de la Culture, et le président Juan Jose Ibarretxe. Cette cérémonie a été retransmise dans son intégralité par la télévision basque ETB 1, deux heures plus tard.

Le prix Euskadi 2005 à la meilleure traduction a été décerné au membre de EIZIE, Karlos Zabala, pour sa remarquable version basque du roman d’Émile Zola Le ventre de Paris. Lorsqu’il a reçu le prix, après avoir manifesté sa joie et sa reconnaissance, il a lu deux citations de l’auteur Octavio Paz sur la traduction, qu’il avait auparavant traduites lui-même au basque. Dans la première, il compare l’exercice de la traduction à l’effort que fait l’enfant pour acquérir sa langue maternelle :

« Apprendre à parler c’est apprendre à traduire ; lorsque l’enfant demande à sa mère quelle est la signification de tel ou tel mot, il ne lui demande que de traduire ce mot inconnu en son propre langage. Dans ce sens, la traduction au sein de la même langue et celle d’une langue à l’autre sont en fait très semblables, et l’expérience de l’enfant se répète chez tous les peuples : même la tribu la plus isolée se trouve confronté, tôt ou tard, à une langue étrangère ».

La deuxième citation se réfère au lien entre deux langues :

« …la traduction, efface et souligne à la fois les différences entre deux langues … D’un côté, nous voyons le monde comme un bouquet d’éléments hétérogènes ; et d’un autre, comme une pile de textes superposés, chacun se distinguant un peu du précédent : de ce point de vue, le monde est composé des traductions des traductions des traductions ».

Ces passages ont été extraits du travail de O. Paz, intitulé Traducción : literatura y literalidad.