400 000 euros
Avec quatre cents mille euros, le Département de Culture du Gouvernement Basque pourrait, par exemple, acheter plus de 20 000 livres pour nos bibliothèques publiques; ou encore, pourrait-il faire traduire les principales uvres littéraires de Belgique, de Roumanie ou de tout autre pays, jusquà compléter 50 titres importants.
Avec une telle somme dargent on pourrait donner bon nombre de représentations théâtrales à travers tout le Pays Basque pendant une année ; ou si la proposition dEIZIE avait été acceptée, on aurait pu mettre en scène, de façon digne et avec grand éclat, luvre Hamlet, récemment traduite au basque, pour fêter la traduction no100 du Recueil de la Littérature Universelle.
Avec quatre cents mille euros ou ce qui est pareil, 2 623 828 francs, le Département de Culture du Gouvernement Basque aurait pu donner un nouveau souffle à lactivité culturelle des petits villages basques, en distribuant des subventions aux centaines ou au milliers de groupes et dassociations qui travaillent en dépit des difficultés économiques de ces villages.
Avec cet argent, notre Département de Culture aurait pu envoyer une ambassade culturelle à Liège ou à Bucarest, pour y faire connaître notre pays; il aurait pu organiser dans ces deux villes une exposition qui montrerait à leurs habitants notre gastronomie, notre art, notre géographie, notre sculpture, notre littérature, notre peinture et bien dautres choses encore. Il aurait pu passer des contrats avec les principaux musées de ces villes pour échanger les oeuvres les plus intéressantes dici et de là-bas.
Mais, pensez-vous! Le Département de Culture du Gouvernement Basque a décidé dallouer ces 400 000 euros à la pauvre équipe de football de Bilbao lAthletic pour quelle porte le nom Euskadi sur son maillot rouge et blanc, lors des deux matchs quelle doit jouer en Belgique (Liège) et en Roumanie (Bucarest) respectivement.
Force est de constater que ce mal existe depuis longtemps: toutes nos institutions politiques financent généreusement les équipes milliardaires de football ou de basket de chez-nous, en échange de faire la soi-disant publicité des territoires dAraba, de Bizkaia, de Gipuzkoa ou de je ne sais qui: pure apparence. Car, dites-moi, combien de spectateurs des stades de Liège et de Bucarest connaissent la signification du mot "Euskadi", dans le cas où ils parviendraient à le lire sur les maillots? Quand bien même on ferait se produire un leveur de pierres au début du match en soulevant 20 fois une pierre de 300 Kg!